Depuis quelques années, j'ai pris l'habitude d'utiliser une instance virtuelle de système d'exploitation pour suivre la même démarche que les étudiants lors des séances de travaux pratiques. La première motivation était d'éviter de massacrer la configuration de mon portable à chaque nouvelle séance. Puis, il est apparu que les synthèses intermédiaires faites en reprenant la démarche «qui aurait dû être suivie» par les étudiants permettait de resynchroniser le groupe et d'obtenir des résultats plus homogènes en fin de séance.
Sans démarche de ce genre, une séance de travaux pratiques sur les systèmes informatiques et|ou les réseaux glisse très rapidement vers un bazar incommensurable. En effet, après avoir lu la première question «en diagonale», l'étudiant(e) lambda se jette sur Google™ et se perd dans les méandres de forums rédigés en mode SMS et aux contenus pour le moins contradictoires et douteux. Bref, on en revient toujours à la problématique classique de l'enseignant moyen : comment faire pour que les étudiants adoptent et suivent des méthodes et démarches réfléchies ? Cette lutte contre l'obscurantisme ambiant est particulièrement ardue. Dans l'esprit de beaucoup d'étudiants, l'informatique est une compilation de «recettes de cuisine» sans relations ni cohérence. Dès lors qu'il s'agit d'approfondir ses connaissances et la maîtrise d'un système, les limites de l'apprentissage par «compilation incohérente» apparaissent très vite et les étudiants les moins motivés décrochent très rapidement.
Bien sûr, ce guide sur l'utilisation de la virtualisation ne peut absolument pas prétendre apporter une solution à un problème aussi complexe et difficile. L'objectif, très modeste, est d'apporter un moyen supplémentaire d'illustration de la marche à suivre pour traiter un problème en replaçant bien le contexte.
Il est aujourd'hui très difficile de «détacher» l'esprit de l'auditoire des commandes utilisées à la console pour faire ressortir le processus traité par ces mêmes commandes. Qu'il s'agisse d'enseignements réseau utilisant des systèmes tels qu'IOS ou JunOS ou d'enseignements systèmes utilisant le Shell, les difficultés sont identiques.
-
À quel niveau se situe le problème à traiter ? Niveau de la modélisation réseau, couche du système d'exploitation, espace mémoire, etc.
-
Quels sont les outils systèmes utilisables à ce niveau ? Configuration d'un protocole, gestionnaire de paquets, analyse de l'occupation mémoire, etc.
-
Quelle est la démarche usuelle de diagnostic ? Table de routage, compteurs de liste de contrôle d'accès, liste des processus actifs, journalisation système, etc.
Pour aller un peu plus loin dans l'illustration des méthodes, je souhaite dépasser le stade de la démonstration sur le portable de l'enseignant et fournir aux étudiants des images d'instances de systèmes en fin de séance. Il ne s'agit pas de fournir une solution corrigée ou un produit fini mais plutôt une photo d'un état intermédiaire dans la séance de travaux pratiques. Il devient ainsi possible de proposer aux étudiants de reprendre, non pas la totalité des questions de la séance, mais la partie qui a posé le plus de difficultés.
Voici donc, dans l'état actuel de la réflexion, les choix techniques que j'ai fait pour répondre aux objectifs.