Au terme de ce support de travaux pratiques, nous avons exploré de manière approfondie les composants essentiels du système de fichiers réseau NFSv4.2, des mécanismes fondamentaux à l'implémentation d'une maquette d'infrastructure sécurisée.
Les manipulations réalisées ont permis de maîtriser l'ensemble
de la chaîne de déploiement NFS,
en commençant par la compréhension du protocole RPC qui constitue le fondement des échanges
entre client et serveur. La configuration progressive des services,
de l'exportation d'arborescences jusqu'à l'automontage avec
autofs
, illustre la flexibilité
d'administration offerte par NFSv4.2.
Un aspect crucial abordé concerne la gestion des identités et
des permissions dans un environnement distribué. Grâce à
l'utilisation du service idmapd
et
à la création manuelle de comptes utilisateurs synchronisés entre
le serveur et le client, nous avons pu constater les difficultés
liées à la correspondance des identifiants UID/GID
. Si cette approche fonctionne pour des
environnements de test, elle atteint ses limites dans les
infrastructures de grande envergure, où la cohérence et la
centralisation sont primordiales.
L'implémentation des mécanismes de sécurité constitue
l'aboutissement de ce support. L'intégration de Kerberos V5 pour l'authentification forte et
du chiffrement TLS pour la
protection des communications établit une architecture de sécurité
complète. La mise en œuvre de sec=krb5p
combinée à xprtsec=tls:mtls
garantit
l'authentification mutuelle, l'intégrité et la confidentialité des
échanges, éliminant ainsi les vulnérabilités démontrées par les
captures de trafic en clair.
Les tests de validation ont confirmé l'efficacité du renforcement de la sécurité, transformant des communications entièrement lisibles en flux chiffrés inexploitables. L'analyse des journaux Kerberos a permis de vérifier le bon fonctionnement de la chaîne d'authentification, de l'obtention des tickets TGT à l'accès aux services NFS.
La gestion centralisée des identités est l'horizon du prochain support de travaux pratiques de la série.
Si ce support a démontré l'efficacité des solutions NFS pour le partage de fichiers en réseau, il a également mis en évidence l'une des limites majeures des infrastructures distribuées. La création manuelle de comptes utilisateurs identiques sur chaque système, nécessaire pour assurer la cohérence des permissions, devient rapidement ingérable dans les environnements comptant des dizaines ou des centaines d'utilisateurs et de systèmes.
Cette problématique trouve sa solution dans l'adoption d'un service d'annuaire centralisé, comme LDAP (Lightweight Directory Access Protocol). Un tel service permet en effet de gérer de manière unifiée les identités, les groupes et les politiques de sécurité sur l'ensemble de l'infrastructure, ce qui élimine les risques d'incohérence et simplifie considérablement les tâches administratives.
Le prochain support de formation abordera précisément cette thématique en détaillant l'implémentation et la configuration d'un serveur LDAP.